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JE CIG’ARRETE

Pour le médecin, le fumeur est celui qui consomme au moins 5 cigarettes par jour, seuil de risque statistique des différentes pathologies.

Pour celui qu’intéresse une démarche d’aide à une modification de comportement, le fumeur est celui qui a perdu la liberté de s’abstenir de fumer, qui privilégie sa relation avec son produit malgré sa connaissance et sa conscience des risques, aux dépens des autres relations.

 Quelles que soient la ou les motivations du fumeur pour cesser son utilisation de cigarettes,
4 grands principes sont nécessaires pour réussir :

– Renforcer les motivations,

– Respecter la liberté de décision,

– Apporter une aide technique et médicale à l’arrêt du tabac,

– Rechercher des compensations.

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 MOTIVE OU NON ? LIBRE DE SA DECISION OU CONTRAINT DE S’ARRETER ?
 Ne pas confondre de bonnes raisons et une forte motivation. En bon héritier de Descartes, le raisonnement devrait suffire à décider le fumeur à s’arrêter de fumer ! Mais, « le cœur a ses raisons, que la raison ignore » : c’est à dire que les récepteurs gouvernent.

Il convient de prendre conscience de l’INCOMPATIBILITÉ entre

d’une part : le tabagisme et ses conséquences,

et d’autre part : ses ambitions et ses projets :

– l’image que l’on souhaite donner de soi-même,

– le refus de se sentir diminué,

– le « ras-le-bol » de fumer » et le refus de l’esclavage,

– tout ce qui sur le plan affectif, est inacceptable dans les conséquences médicales et sociales dans sa consommation du tabac.

Exemples :

S’éloigner d’un groupe d’amis pour fumer une cigarette,

Tousser jusqu’à en réveiller ses voisins,

S’être entendu dire qu’on sent mauvais !

En fumer 10 ouvertement et 5 en cachette,

Ne plus être aussi performant,

Rater une embauche,

Tourner pendant une heure à la recherche d’une cigarette,

Entendre ses enfants « faire la morale » etc…

La liberté de décision est une règle incontournable, et pourtant pleine de nuances. Aucun individu n’accepte qu’un autre décide à sa place de ses comportements, tabagisme y compris mais la zone cérébrale principale concernée n’est pas la plus efficace en rapidité de décision !

 La prise en charge d’une aide en matière de sevrage tabagique impose le profond respect de la liberté d’initiative. Le fumeur reste le principal acteur de son arrêt, de sa prise de décision à la recherche des compensations.

Pour assumer un acte, l’homme doit être en situation de pouvoir: pour décider d’arrêter de fumer, on doit être libre de sa décision.

« Ma famille, mes amis, mon médecin peuvent avoir évoqué ce projet, mais JE décide ».

 

LA DEPENDANCE PHYSIQUE ET SES TRAITEMENTS :

Certaines substances chimiques dont la nicotine créent une demande physique et psychique qui explique que peu de personnes (10%) soient susceptibles de ne fumer que quelques cigarettes par jour et que, progressivement, le taux de consommation augmente jusqu’à un niveau en rapport avec le nombre de récepteurs et d’autres paramètres.

Le médecin calcule votre dépendance.

 Consécutivement, certaines règles sont nécessaires :

 Arrêt immédiat, car le sevrage ne débute qu’ avec l’absence de nicotine,

Abandon de sa panoplie de fumeur,

Cessation du café qui peut être un ennemi chimique et limitation de l’alcool afin d’éviter l’association tentatrice, au moins pendant 10 à 15 jours,

Nécessité de boire beaucoup d’eau dans la journée,

Boire un verre d’eau, pratiquer 2 à 3 profonds mouvements respiratoires lors d’une éventuelle envie de fumer et sentir un parfum

utiliser 3 granules de tabacum à chaque fois si nécessaire,

Pratiquer une activité physique modérée, adaptée, chaque jour ( cela permet en 3 semaines de fabriquer de la dopamine, substance de plaisir dans le cerveau, grâce à l’activité musculaire)

 

LES TECHNIQUES :

La mésothérapie est une technique qui a l’avantage d’être extrêmement rapide, majoritairement spectaculaire dans ses résultats, peu coûteuse.

 Elle consiste à injecter en des endroits de réflexothérapie, un mélange comportant un produit Pasteur et deux produits complémentaires stabilisant la nervosité et retardant sensiblement l’élimination du mélange. Elle se pratique en 1 séance pour 80 % des patients, 2 à 3 séances pour 20% des candidats au sevrage (avec, en cas de 3éme séance, la prescription d’une thérapeutique préalable complémentaire) et permet de bloquer l’envie de cigarettes. La variation de poids est, en général, peu notable (15% seulement des ex-fumeurs nécessitent une surveillance pendant les 3 mois suivants).

Nous pouvons aborder les techniques d’hypnose, le Champix, les Patchs et pastilles, le Ziban.

 

Il serait regrettable de ne pas persévérer sous prétexte que tout n’est pas parfait au bout d’une consultation( 20% des cas). Comme si des années d’utilisation pouvaient » toujours ! » être réglées par un seul entretien …Une séance complémentaire peut être nécessaire quelques jours , quelques semaines ou quelques mois plus tard.

Souvenez vous que la reprise intempestive d’une cigarette peut s’effectuer par effet de groupe et peut aussi entraîner une réaction de type nausées , vertiges.

Et pourtant, ne plus se sentir dépendant, permettre une meilleure image auprès de sa famille, économiser quelquefois un mois de travail par an, protéger sa santé de façon considérable sont des perspectives très positives.

Rappelons que 70000 décès par an en France sont dus au tabac, dont plus de 25000 cancers du poumon, sans commune mesure avec le SIDA ou les accidents de la route dont on parle pourtant beaucoup.

TROUVER UNE COMPENSATION : CLEF SUPPLEMENTAIRE DE LA REUSSITE :

 Car fumer peut rendre deux formes de service !

 Le premier : la recherche d’un équilibre dans les rythmes de la vie quotidienne :

 – Fumer peut être un coupe-faim en cas de fringale surtout en l’absence d’un petit déjeuner consistant.

– Fumer peut être stimulant en début de matinée.

– Fumer peut être le calmant des moments de nervosité.

– Fumer peut être l’anxiolytique des périodes de « stress » en décrochant le téléphone par exemple.

– Fumer peut être un rituel d’endormissement.

– Fumer peut être l’alternative à l’absence de vrais moments de détente dans la journée ou dans la semaine.

– Fumer peut être le moyen de « tenir », pressé par la surcharge de travail, des responsabilités et des engagements divers.

 Le second : les moyens d’un mieux être psychologique :

– Fumer peut être un plaisir, une récompense, une contenance ou un palliatif dans une situation d’angoisse, une relation sociale.

On ne supprime pas un plaisir pour le néant : il faut rechercher le plus efficacement possible les plaisirs compensateurs.

Le fumeur peut seul identifier les compensations possibles et ceci contribue à la réussite du sevrage.

 

10 ASTUCES POUR MOINS MANGER :

 

1)       Se servir dans des petites assiettes et ne pas se sentir obligé de finir. S’imposer de laisser « quelque chose ».

2)       Retirer le plat de service de la table après s’être servi.

3)       Jamais devant la télé et mastiquer longuement, la satiété n’arrivant qu’au bout d’une ½ heure.

4)       Utiliser les baguettes asiatiques pour manger ( permet de ralentir l’absorption et d’arriver à la satiété c’est à dire de laisser le temps au cerveau de mettre le frein).

5)       Privilégier les meilleurs rapports quantité/calories : légumes.

6)       Privilégier les « croquants » : pommes crues, radis, choux, fenouil, carottes, crustacés, mollusques.

7)       Possibilité d’utiliser un goûter léger à 17h30 pour atténuer le repas du soir.

8)       Plus je mange tard et plus je dors tard, plus je peux grossir.

 

cf. : Le régime mastication : Dr Arnaud COCAUL, édition Souccar

 

CONCLUSION

Notre attitude de Tabacologue consiste à prendre en considération votre demande et les différentes stratégies d’aide que nous connaissons parfaitement sans rejeter aucune. Le choix se fera avec votre compréhension et votre accord. Sachez en rediscuter.

De précédentes tentatives d’arrêt d’utilisation du tabac n’ayant pas abouti à un résultat fiable, ne doivent pas laisser une note pessimiste, bien au contraire. On ne revient jamais en bas de l’escalier. Chaque marche gravie est un progrès et est une expérience pour mieux se préparer encore et pour aboutir à une réussite qui ne peut exister, c’est une vérité de La Palice, que par une nouvelle décision. Toutes les études montrent que, dans les situations les plus difficiles, chaque tentative bien conduite va éloigner de plus en plus le temps d’une éventuelle rechute et qu’il est exceptionnel de rechuter après 4 périodes de sevrage.

 

MOTS – CLES

 

Motivation-libre décision-Aide pharmacologique

Modification de quelques habitudes-Compensation